Les polyphonies corses font partie des symboles de la culture corse. Partez à la découverte de ce genre musical particulier et porteur de l’âme d’un peuple. Histoire, types de musique : retrouvez tout ce que vous devez savoir sur les chants polyphoniques corses, l’expression de l’identité de l’île de Beauté.
Les chants polyphoniques corses sont des chants à plusieurs voix, souvent a capella, qui sont le fruit d’une longue tradition orale. Ils trouvent leurs origines au plus profond des terres corses, dans les montagnes, au sein des communautés agricoles et pastorales d’hier qui s’en servaient pour accompagner les moments de leur vie quotidienne (travaux des champs, transhumance, fêtes, etc.).
Douleur, famille, amour, joie, exil, les polyphonies corses servent depuis des siècles à exprimer de nombreuses émotions mais surtout à préserver l’histoire, la mémoire et l’identité forte de l’Île de Beauté.
Exprimant l’âme de l’île, ces chants traditionnels corses ont pour particularité de dégager une véritable force qui touche souvent profondément les personnes qui les écoutent.
Les chants polyphoniques corses se déclinent à travers plusieurs styles distincts, généralement chantés sans instrument.
La Paghjella est sans conteste le style de chant polyphonique corse le plus emblématique. Il s’agit d’une forme de chant poétique, reposant sur un sizain, une strophe de six vers, ces derniers étant composés de huit syllabes. Ces chants traditionnels corses s’apprenaient autrefois de père en fils.
Elle est généralement chantée par trois types de tessitures :
Lorsqu’elles s’expriment à l’unisson, les voix doivent produire un son harmonieux qui, lorsqu’il retentit, doit rendre difficile l’identification de chaque chanteur dans leur unicité et même, créer des sonorités qui pourraient avoir été émises par un chanteur additionnel. C’est la clé de ce chant technique et court qui doit susciter l’émotion dès que résonnent les premières notes.
La Paghjella traditionnelle se chantait à trois mais il n’est pas rare de nos jours de voir plusieurs chanteurs à la voix de basse. Au cours d’une prestation, les chanteurs portent fréquemment la main à leur oreille dans le but de mieux entendre leur chant et de l’ajuster en fonction de celui de leurs compagnons.
En 2009, la Paghjella a été classé au patrimoine immatériel de l’Unesco. Elle avait en effet failli disparaître à l’issue de la Première Guerre mondiale. C’est principalement grâce à un sursaut culturel et identitaire au cours des années 70 que cette forme de polyphonie corse a pu parvenir jusqu’à nos oreilles.
Il s’agit d’un type de chant corse interactif et vivant où les chanteurs s’interpellent et se répondent les uns aux autres, au cours de joutes poétiques qui étaient autrefois toujours improvisées.
Les anciennes règles du Chjami e rispondi voulaient que les échanges ne s’interrompent que lorsque l’un des chanteurs ne pouvait plus apporter de réponses pertinentes, « perdant » ainsi la joute.
Les polyphonies corses tendent parfois à être réduites à la seule Paghjella mais c’est sans compter :
La beauté des chants polyphoniques corses a, depuis de nombreuses années, dépassé les frontières de l’Ile de Beauté. Des formations musicales parcourent la Corse, la France et le monde afin de partager et faire découvrir ces mélodies envoûtantes qui font battre le cœur de la Corse.