Le quartier de la Croix-Rousse est sans conteste l’un des lieux les plus emblématiques de la ville de Lyon. Niché au cœur de la capital des Gaules, il a marqué l’Histoire en s’illustrant comme un haut lieu de l’industrie de la soie mais aussi comme le lieu où sont nées les premières révoltes ouvrières françaises.
La grande richesse de son patrimoine historique et sa configuration particulière conférée par des pentes escarpées et surmontées d’un plateau dominant la ville de Lyon, lui ont valu une classification au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1998. Immergez-vous dans l’histoire de ce quartier atypique qui a su conserver son identité et qui attire chaque année de nombreux curieux.
L’histoire de la Croix-Rousse demeure assez mystérieuse. Quelques vestiges à l’image de l’amphithéâtre des Trois Gaules permettent de déceler une ancienne présence romaine mais le reste demeure relativement incertain.
Ce n’est que vers le XVIème siècle que l’histoire de la colline lyonnaise s’éclaircie et se dévoile.
En 1512, Louis XII ordonne la construction de remparts pour protéger la ville de Lyon. Ces derniers, prenaient naissance à la rupture des pentes et isolaient le plateau sur sa partie sud, créant ainsi un nouveau faubourg aux abords de Lyon.
C’est vers la moitié du XVIème siècle que ce faubourg pris le nom qu’on lui connaît aujourd’hui. En 1560, une croix en pierre de Couzon, caractérisée par sa couleur ocre fut installée sur le plateau de la colline. C’est elle qui donna son nom au jeune quartier.
Aux XVIIème et XVIIIème siècles, la Croix-Rousse se développe. L’élevage et la culture des légumes sont les principales activités faisant vivre le faubourg. Au fil du temps, le négoce prend de l’ampleur et le quartier attire peu à peu des artisans et des commerçants. Au XVIIIème siècle, ces derniers plébiscitent la Croix-Rousse, en raison des taxes en vigueur moins élevées qu’à Lyon. Des communautés religieuses prennent également possession de nombreux terrains et s’établissent dans les hauteurs.
L’histoire de la Croix-Rousse va connaitre un tournant décisif lors de la Révolution Française. Cet évènement historique majeur va entraîner la vente de nombreux terrains appartenant aux communautés religieuses installées à la Croix-Rousse. Ces dernières seront vite remplacées par les Canuts, nom donné aux tisserands de la soie, qui ne tarderont pas à transformer radicalement le quartier de la Croix-Rousse pour le faire prospérer économiquement.
Au cours du XIXème siècle, de hauts immeubles atypiques et lumineux destinés à abriter des métiers à tisser imposants mais également les logements des canuts, fleurissent sur la colline de la Croix-Rousse.
Ces bâtiments, en raison de leur fonction liée au travail de la soie, arboraient une architecture sans fioritures et des pièces avec une hauteur sous plafond d’au moins quatre mètres. Leurs façades étaient par ailleurs percées de nombreuses fenêtres qui devaient laisser pénétrer la lumière du jour et offrir de bonnes conditions de travail aux canuts.
Parallèlement à ce développement immobilier, la Croix-Rousse se dote d’un réseau de voirie. C’est à ce moment-là qu’apparaissent les ruelles étroites que l’on peut encore observer aujourd’hui, mais aussi les traboules. Ces passages (devenus célèbres) qui traversent les cours des immeubles étaient destinés aux piétons et leur permettaient de gagner plus facilement la presqu’île lyonnaise.
L’implantation de l’industrie de la soie vaudra rapidement à la Croix-Rousse le surnom de « colline qui travaille » en opposition avec Fourvière, « la colline qui prie ». Forte de son activité industrielle intensive, Lyon accéda par ailleurs rapidement au statut de première ville ouvrière de France.
L’industrie de la soie ne s’est pas développée sans heurts. La Croix-Rousse a été le théâtre de plusieurs soulèvements menés par les Canuts.
En 1831, les tisserands lyonnais se soulèvent pour la première fois afin de protester contre la baisse de leurs revenus. Ce faisant, ils s’imposèrent comme les précurseurs des luttes ouvrières en France. Cette première révolution, réprimée assez violemment, ne sera pas la dernière. D’autres insurrections violentes eurent lieu en 1834 puis en 1848 (« La révolte des Voraces »).
Par la suite, bien que rattachée officiellement par décret à la ville de Lyon en 1852, la Croix-Rousse ne perd pas son « âme rebelle ». En effet, ses traboules serviront, dit-on, de cachette aux résistants cherchant à échapper aux officiers de la Gestapo durant la seconde Guerre Mondiale.
Le quartier de la Croix-Rousse a évolué et s’est modernisé sans pour autant perdre son charme et son âme. Il suscite toujours l’intérêt de nouveaux habitants mais aussi celui des touristes curieux de découvrir le patrimoine historique de la célèbre colline.
Le nombre d’habitants peuplant la Croix-Rousse n’a fait que croître au fil du temps. Le quartier a su attirer des habitants aux profils divers, issus aussi bien de la bourgeoisie que de classes plus populaires. Il affiche aujourd’hui un visage cosmopolite, ouvert et abrite notamment un vivier de créateurs, d’artistes, de commerçants et de théâtres.
La douceur de vivre qui règne sur la colline, et notamment l’atmosphère de village du « plateau » souvent évoqué par les habitants du quartier, continue de susciter sans cesse l’intérêt des nouvelles générations.
Certains endroits de la colline s’imposent comme des lieux de visites incontournables. Voici quelques noms de lieux remarquables qui vous permettront de vous immerger dans l’histoire tumultueuse de la Croix-Rousse :
Il est possible de découvrir le patrimoine historique de la Croix-Rousse seul ou dans le cadre de l’une des nombreuses visites organisées par l’Office de Tourisme de Lyon. Il faudra cependant s’armer de courage avant d’arpenter les dénivelés souvent abrupts de la colline.
Le temps de votre séjour dans l’ancienne capitale des Gaules, l’Hôtel Belambra « Villemanzy » vous accueillera au cœur du quartier de la Croix-Rousse.